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À propos de l'artiste

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Victoria Abad Kerblat est une artiste franco-philippine issue d'une famille profondément enracinée dans la région de Batanes, la province la plus au nord des Philippines.

 

Biologiste de formation spécialisée en médecine tropicale, elle quitte son pays d'origine en 1979 pour travailler d'abord dans des camps de réfugiés en Thaïlande, où elle rencontre son mari, Bernard Kerblat. Elle a ensuite travaillé, voyagé et vécu sur trois continents: l’Asie, l’Afrique et l’Europe.

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Elle vit actuellement à Divonne-Les-Bain et participe activement aux différents projets artistiques initiés par la Fundacion Pacita à Batanes afin de perpétuer l'héritage de sa soeur Pacita Abad, artiste de renommée internationale. Ce dernier l'a encouragée à poursuivre une carrière dans l'art. Au fil du temps, Victoria a suivi des cours d'art en Thaïlande, en France et en Suisse.

 

Sa carrière de peintre grandit lorsqu'elle s'installe en France, près de la frontière suisse à Genève.

En France, la grand-mère, artiste-peintre Paulette Blanchenay (la grand-mère de Bernard) a eu une influence considérable en l'initiant à l'aquarelle.

À propos de son style

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Ses peintures se caractérisent par une évolution constante des styles et des motifs utilisés. Cela a commencé avec des portraits de réfugiés des tribus montagnardes du Laos et a ensuite été fortement influencé par les couleurs chaudes de l'Afrique du Sud, sa richesse culturelle et ses paysages exotiques.

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Après avoir exposé dans de nombreux pays, elle a exploré et expérimenté différents types d’art et de technique. C'est ainsi qu'elle a intégré divers matériaux asiatiques tels que les textiles asiatiques, les fibres de banane, la feuille d'or intégrée à la peinture avec des pigments naturels.

 

Victoria utilise maintenant des matériaux recyclés dans sa peinture dans l'espoir de sensibiliser les générations futures au développement durable.

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Interview avec ELLE Suisse

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Victoria Abad Kerblat: Des tableaux comme des fenêtres ouvertes sur un voyage personnel

 

Comment avez-vous commencé à peindre ?

J’ai toujours été attirée par les arts, mais, quand j’étais jeune, être artiste n’était pas considéré comme un métier aux Philippines. Je suis devenue biologiste ! J’avais obtenu une bourse à l’Université de Boston pour faire mon master en biologie, mais, en m’y rendant, je me suis arrêtée à Bangkok pour voir l’exposition de ma sœur Pacita et je ne suis jamais partie aux États-Unis. C’était en 1979, il y avait la guerre au Vietnam, et finalement, je suis allée travaille dans les camps de refugiés. On avait besoin de biologistes spécialisés dans les maladies tropicales. Mon mari travaillant aussi dans l’humanitaire, nous avons habité successivement en Afghanistan, au Cambodge, au Laos, en Indonésie, en Malaisie, au Mozambique, au Pakistan, au Vietnam. J’ai commencé a peindre en complète autodidacte. C’était ma manière de capturer, sur la toile, les souffrances des refugiés.

 

Vous concevez votre peinture comme un témoignage…

Oui, en partie. Les refugies m’ont beaucoup influencés à mes débuts – je trouvais leur courage extraordinaire dans cet environnement de violence – mais j’ai aussi peint des aquarelles dans anciennes maisons coloniales lorsque j’étais au Mozambique. J’avais fait campagne pour qu’on ne les détruise pas. Cela dit, il est vrai que certaines de mes toiles sont porteuses d’une message ou d’une interrogation. Je pense, par exemple, à ma toile ‘Where do I belong ?’ Quand j’étais au Mozambique, je me suis retrouvée dans un univers où la couleur de la peau définit l’appartenance à une classe. J’ai voulu transmettre le stress, la peur et l’incompréhension que l’on ressent dans une telle situation.

 

Y a-t-il des sujets que vous n’aimez pas peindre ?

Les fleurs, les chats… Ce genre de peinture m’ennuie ! En fait, je m’inspire de tout ce que m’entoure, des gens, de mes voyages, des expositions que je visite… Quand je fais un portrait, j’aime bien connaître le personne. Au cours des dernières années, les Philippines sont devenues une de mes principales sources d’inspiration. Dans mon tableau, Ivatan, le sujet est une femme de Batanes, la région la plus au nord du pays. Dans ses cheveux, j’ai peint les vers d’un poème philippin et. Sur son corps, les tracés des autoroutes.

 

Dans vos dernières œuvres, vous semblez travailler davantage sur les textures…

Je suis restée a la peinture à l’huile, mais j’intègre dans mes tableaux des matériaux qui sont aujourd’hui en train de disparaître. J’utilise surtout des matériaux des Philippines et d’Asie, comme le papier de riz, les fibres de bananier, les tissus, les pigments naturels… J’essaie aussi d’attirer l’attention des jeunes sur la beauté que l’on peut obtenir à partir de matériaux recyclées, car cette notion n’est pas encore très répandue aux Philippines.

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Propos recueillis par Odile Habel

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